Négociations salariales : pourquoi la FSDL n’a pas signé ?

SALECK.Isabelle, le 25 juillet 2022

Dans le cadre de notre mission de syndicat représentatif des employeurs des cabinets dentaires, la FSDL est amenée à participer, aux côtés des CDF et UD,  aux négociations salariales avec les syndicats de salariés.

Les mesures de représentativité effectuées tous les 4 ans ont donné aux CDF la majorité absolue, les rendant de facto décisionnaires.

Dans le contexte économique actuel marqué par une inflation très forte, nous sommes régulièrement sollicités par les organisations de salariés pour réévaluer le salaire de base des assistantes dentaires qualifiées (ADQ) et des aides dentaires (AD).

Du 1 janvier 2021 au 1 mai 2022 le SMIC a augmenté de 6.74%, le salaire minimum des ADQ de 5.7%,maintenant un écart de 12.25% avec le SMIC.

Le 1er août le SMIC augmentera à nouveau de 2.01%, cette revalorisation  nous oblige, à nouveau, à retourner à la table des négociations.

Une fois encore, les CDF continuent de distribuer les revenus de la profession en proposant des augmentations allant de 2.5 à 4.66% portant l’augmentation des salaires de 8.2 à 10.36% sur 18 mois. Ces propositions sont déraisonnables et dangereuses pour la profession, nous ne pouvons suivre les choix  de ce syndicat, incapable de négocier la revalorisation de nos honoraires depuis des décennies. Malheureusement leur statut de syndicat majoritaire absolu dans la représentativité patronale,  laisse craindre qu’il ne prendra pas en compte notre réflexion  et impose encore à la profession des charges supplémentaires

La FSDL refuse de signer de telles propositions, pourquoi ?

Le salaire minimum des ADQ est historiquement supérieur au SMIC d’à peu près 15%. Pour l’aide dentaire le salaire de base est lui aussi valorisé par rapport au SMIC mais avec un delta moindre. Le salaire horaire de base de l’AD devra être réévalué faute de quoi  il passerait sous le taux horaire du SMIC..

La FSDL a proposé  de contenir les hausses au minimum en fixant  une hausse du taux horaire de l’AD à 11.10€/h et en stabilisant le salaire minimum de ADQ au niveau actuel soit 12.18€/h.

En effet,  le contexte économique global, les honoraires bloqués par la convention sur deux paniers d’offres et les mauvais chiffres économiques des cabinets dentaires publiés (notamment par la carcdsf) nous poussent à la plus grande prudence  en ce qui concerne le contrôle des dépenses dans les cabinets dentaires.

Le risque est grand que ces hausses successives de salaires et charges, sans perspectives d’évolution tarifaire compensatrice, aboutissent à un blocage de l’évolution de l’emploi dans notre branche.

Les contrats d’ADQ au salaire minimum sont souvent proposés par les cabinets qui recrutent pour la première fois ou par nos jeunes confrères. Alors qu’en France, le  recrutement est  inférieur à la moyenne européenne dans  les cabinets dentaires, il n’est pas nécessaire de rajouter un frein supplémentaire à l’évolution de ce marché économique.  

Cette évolution de la grille tarifaire de base pose également la problématique de la valorisation du travail des ADQ avec expériences et ancienneté, car plus cette grille minimale sera élevée, plus les cabinets auront du mal à récompenser un investissement et une performance dans le travail de nos collaborateurs et collaboratrices du quotidien.

Regardons également l’avenir. La création d’une assistante dentaire qualifiée de niveau 2 demandera un salaire minimum plus élevé que celui de l’ADQ.  Il faut donc aussi rester raisonnable pour laisser les capacités de recrutement et de financement de ces nouveaux postes.

La FSDL fidèle à ses convictions libérales a pour objectif de faire peser le moins de contraintes possibles sur la profession et dans le domaine de la valorisation salariale prône la négociation entreprise par entreprise.

La profession a d’autres leviers pour aider nos assistantes à affronter l’inflation (ex : la prime Macron réévaluée à 3000 euros)

Le temps d’une nouvelle réflexion viendra lorsque de nouvelles négociations conventionnelles, ou bien, l’application  des mécanismes d’indexation tarifaires d’ores et déjà inscrits dans la convention de 2018 seront appliquées. Nous pourrons  alors  dégager une marge opérationnelle en adéquation avec la situation économique des cabinets.

La FSDL, syndicat des praticiens en exercice libéral, continue sans relâche de défendre l’attractivité du monde liberal et dans ce secteur aussi, nous nous demandons ce qui pousse les autres syndicats représentatifs à imposer des mesures pouvant mettre en difficultés nos exercices professionnels, tant financièrement qu’humainement.

Grille des salaires applicable au 1er juillet 2022 – Augmentation de 2,65% sur les postes qualifiés.

Les adhérents des syndicats signataires doivent appliquer cette augmentation dès maintenant (CDF UD).
Les adhérents de la FSDL (non signataire) peuvent attendre la parution au JORF. Toutefois l’effet rétroactif reste le même : l’augmentation est à appliquer à partir du 1er juillet 2022.


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