En finir avec ce syndicalisme de capitulation !

Constater qu’une signature indécente pour la profession est maintenue contre vents et marées, sans argumentaire sérieux, peut légitimement engendrer de la colère et de la rancœur.
Et pourtant, le choix fait par les cadres de 2 syndicats minoritaires est l’aboutissement de 8 mois de compromissions, de reniements et de capitulation en règle.

  • Comment peut on prétendre défendre les chirurgiens dentistes libéraux quand on accepte qu’au moins un tiers de la profession puisse rencontrer de sérieuses difficultés économiques dans les années à venir ?
  • Comment peut on annoncer un accord “gagnant- gagnant” qui entérine la perte volontaire des derniers espaces de liberté que les institutions nous accordaient jusque là, prétendument en échange d’honoraires de soins indignes d’un pays Européen
  • Dans quel but?  Demeurer « un interlocuteur incontournable » du système politique en place ou « échapper à la peur de l’inconnu du règlement arbitral » ?

Quelle indécence de voir ces mêmes personnes nous expliquer que le choix final serait de toute façon ”un choix par défaut” et affirmer ensuite dans les médias, sans sourciller, que la nouvelle convention et son RAC zéro seront bénéfiques, pour les praticiens mais également pour les patients qui pourront choisir des “prothèses de qualité standard” !
N’en rajoutez plus, Mesdames, Messieurs, la coupe est pleine et la profession saura s’en souvenir.

Nous ne doutons pas un seul instant que les actes prothétiques du panier à honoraires libres, désignés publiquement comme « superflus » par la Ministre de la Santé Agnès Buzyn, seront intégralement à la charge de nos patients dans un futur proche, tout comme la parodontologie et l’implantologie.

Le Conseil d’Administration de la FSDL se réunira le 16 juin à Paris pour voter et certainement valider officiellement son refus de signer un texte qui aggrave considérablement la situation conventionnelle précédente, et sans doute même décourage la conservation de l’intégrité de l’organe dentaire, avec le souhait présidentiel d’équiper nos patients en prothèses bas de gamme, concrétisant l’oubli d’une dentisterie moderne et innovante, réservée désormais aux plus riches de nos concitoyens.

La mise en place d’une médecine buccale à 2 vitesses, selon le modèle anglais de la NHS, est une volonté politique depuis plusieurs années. Il est inacceptable de voir valider ce modèle de santé avec la bénédiction de deux syndicats, alors que nous sommes informés de ses graves dysfonctionnements actuels et passés, et de ses dérives induites.

Peut on se réjouir des points positifs obtenus au forceps par nos cadres négociateurs au milieu de ce désastre sanitaire ?

La FSDL a réussi à introduire dans ce texte conventionnel pour la première fois :

  • La notion de gradient thérapeutique avec le triplement de la base de remboursement de l’Inlay – Onlay et son transfert dans le panier à tarif libre pour ceux réalisés en céramique.
  • La mise en place d’une expérimentation de “mission de prévention” afin de préserver l’organe dentaire de nos patients à une tarification réaliste en rapport avec le temps engagé pour cette procédure.
  • La prise en charge améliorée pour les patients en situation de handicap physique ou mental lourd.
    Pour autant, même si nous nous réjouissons de l’adoption de ces mesures, nous sommes encore très loin du compte et aux antipodes du changement de pratiques annoncé par Nicolas Revel en septembre dernier.

Ces mesures proposées et obtenues par la FSDL sont les seules avancées majeures de ce texte et constater que les syndicats, futurs signataires, les reprennent à leur compte dans leurs bilans reste pitoyable. Nous avons pu être les témoins pendant ces 8 mois, de discussions et comportements dignes d’épiciers, dont l’unique préoccupation était de remplir des “petits paniers “ en dehors de toute considération de santé publique.

Si nous devions mettre à l’honneur un fait remarquable, ce serait la réaction d’une grande partie de la profession, qui jusqu’à maintenant ne s’était jamais impliquée pour améliorer ses conditions d’exercice, et qui au travers de structures départementales libérales spontanées a su s’investir depuis mars 2017 pour tenter de changer les mentalités.

Peut être enfin, les chirurgiens dentistes viennent-ils de comprendre qu’on ne pouvait pas laisser les mêmes personnes, aveugles et sourdes aux demandes de changement, décider de leur avenir.
La FSDL est un syndicat qui a toujours œuvré pour l’amélioration de nos conditions d’exercice, tout en respectant une éthique professionnelle , et dont les choix ont été validés par l’attribution de la majorité des votes lors des dernières élections URPS.
Ce succès électoral, ne garantit cependant pas pour autant d’être à l’abri de décisions incompréhensibles prises par des représentants syndicaux individuellement minoritaires.
Pour éviter l’abus de pouvoir de syndicats minoritaires, il nous faudra démontrer une majorité absolue avec 50,1% des voix aux prochaines élections aux URPS. Nous allons tout faire pour devenir le seul rempart contre une volonté politique de détruire l’exercice médical libéral.

Les élections URPS qui se dérouleront en décembre 2020, vous permettront de désigner le syndicat qui sera le porte parole de la profession, celui qui, par sa représentativité, pourra s’opposer aux futurs avenants conventionnels et bien évidemment négocier la nouvelle convention en 2023.

Pour être encore plus efficace, le poids d’un mouvement comme le nôtre se mesure aussi à son nombre d’adhérents.
Il faut en terminer avec ce syndicalisme du “c’est mieux que si c’était pire” : ce comportement défaitiste appartient désormais au passé.
Un seul mot d’ordre : adhérez massivement à la FSDL pour faire comprendre aux technocrates que la profession ne se laissera plus jamais menacer et imposer un texte qui ne respectera pas la liberté thérapeutique des soignants que nous sommes.

Rejoignez nous !
Ne laissez personne d’autre que vous décider de votre avenir !

Patrick SOLERA
Président de la FSDL