Centres dentaires associatifs, un coup d’arrêt ou simple ralentissement ?

Depuis plusieurs années, la FSDL et l’ensemble de ses cadres ont décidé d’affronter les centres dentaires associatifs aux pratiques bien souvent déviantes[a]. Sous couvert de permettre un meilleur accès aux soins, ces centres n’ont cessé d’être à la une de l’actualité par les scandales dénoncés.[b]

Fraudes massives, soins mutilants et escroqueries à la carte vitale sont devenus les piliers du mode de fonctionnement de ces centres dont les dirigeants et investisseurs ont pu s’enrichir au détriment des patients et sur le dos des contribuables.

Comment a-t-on pu accepter que des personnes déjà connues pour des malversations diverses puissent ouvrir, sans le moindre agrément ou contrôle, une multitude de centres qui ne sont rien d’autre que des machines à cash ?

Nos cadres n’ont cessé d’alerter sur ces dérives les membres du Ministère de la Santé, les préfets, les sénateurs, les députés et tous les acteurs de la santé en France.
Mme Fadila Khattabi, Députée de la Côte d’Or et alors présidente de la Commission des affaires sociales à l’Assemblée Nationale, a pris le temps de nous écouter, certainement sensibilisée par le scandale Proxidentaire de sa circonscription. Nos échanges multiples ont permis d’aboutir le 19 mai 2023 à la promulgation d’une loi visant à réguler et stopper les dérives de ces centres.

Dans le même temps, nous avions répondu activement à la sollicitation des journalistes du magazine Cash Investigation : l’émission de décembre 2022 nous plongeait au cœur des méthodes inacceptables de ces centres, contraignant alors le Directeur Général de la CNAM à diligenter plus de 80 enquêtes sur le territoire. La majorité de ces centres furent déconventionnés.
Nous pouvons déjà tirer un bilan positif de nos actions en comparant le nombre d’ouvertures des nouveaux centres avant et après mai 2023.

Nous constatons, pour la première fois depuis 2010, une baisse de plus de 50% des projets d’ouverture par rapport aux années précédentes.

Si ces chiffres se confirment en 2024 nous pourrons nous féliciter du travail accompli, dans l’attente bien évidemment des résultats définitifs des différentes enquêtes en cours. 

N’oublions pas qu’en 2025, dans les zones dites « non prioritaires » (où sont implantés 97% de ces centres) il ne pourra y avoir d’arrivée de nouveaux praticiens SALARIÉS ou libéraux sans le départ de l’un d’eux.
Il sera bien compliqué d’ouvrir un nouveau centre dans ces zones, mettant un coup d’arrêt définitif à l’expansion de ces structures déviantes.

La FSDL se réjouit d’avoir mis un frein au modèle économique basé sur l’expansion démesurée de ces centres associatifs. Nous restons pleinement mobilisés et maintenons nos actions  pour éradiquer définitivement ces pratiques commerciales et dérives financières intolérables, contraires à l’éthique de notre profession.

Patrick SOLERA
Président de la FSDL

 

 

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