Loi Macron

Lettre ouverte au Président de l'Ordre National des Chirurgiens Dentistes

Monsieur le Président de l’Ordre National des chirurgiens dentistes,

Je reviens vers vous suite à notre réunion du vendredi 28 novembre où je vous ai exprimé le sentiment d’exaspération de beaucoup de consoeurs et confrères.

Nous, représentants syndicaux, reconnaissons l’implication de l’Ordre National et saluons votre volonté personnelle de défendre la profession contre les centres « low cost » et son concepteur M. Steichen  ainsi que  les réseaux de soins commerciaux.

La profession, dans son ensemble, est au courant du travail de l’ombre que vous effectuez, notamment par la parution de votre lettre mensuelle mais également par la diffusion d’informations relayées sur les réseaux sociaux par mon équipe.

Aujourd’hui, ce que nous ressentons, c’est une grande lassitude et un dégoût vis à vis de nos politiques devant tant d’attaques médiatiques à charge, et de la loi Macron à venir fin janvier 2015.

En tant que responsables syndicaux, nous prenons aussi le pouls de cette base qui gronde et s’exprime désormais. Ce qui apparaît au grand jour, c’est une attente FORTE d’être défendu médiatiquement par l’organisme le plus représentatif de la profession, en l’occurrence l’Ordre National que vous présidez.

Avez vous mesuré la portée de votre courrier envoyé à chaque chirurgien dentiste avant la grève du 30 septembre ? Je peux vous affirmer que cela a eu un impact considérable sur la mobilisation générale. Les 5000 praticiens réunis sur le pavé parisien puis devant Bercy ne seraient peut être pas venus sans une implication forte et indiscutable de l’Ordre.

Vous connaissez également bien les rapports « délicats » qu’il peut y avoir entre syndicats dentaires  et la difficulté de trouver le plus petit  dénominateur commun pour une unité de la profession même si l’on peut se féliciter des dernières initiatives auxquelles  vous avez participé directement.

Je reste cependant persuadé que l’unité dans notre combat se fera  seulement et uniquement à la suite d’un appel solennel de l’Ordre National. Toute la profession se rangera  derrière vous comme un seul homme faisant fi de nos querelles internes, et nous aurons ainsi une capacité maximale de mobilisation et de rassemblement.

Pour cela, il y a une étape qui s’avère indispensable, c’est la communication dans la presse nationale. Vous avez raison quand vous me dites que la population française se moque  éperdument  de nos campagnes de pub et de nos « petits problèmes personnels », mais je ne vois pas cette opération comme un moyen de convaincre les français et nos patients en général, ceci nous le faisons chaque jour dans nos cabinets,  mais plutôt comme un signal FORT de résistance à l’agresseur. Cela permettra derrière, de mobiliser beaucoup plus facilement ces consoeurs et confrères agacés de ne pas être entendus ni défendus comme les notaires par exemple (voir ci dessous) et d’être oubliés au profit des pharmaciens et autres professions médicales plus « visibles » que la nôtre.

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Quand une pharmacie ferme dans un village, toute la population locale est au courant. Quand un chirurgien dentiste fait grève, cela ne dérange pas grand monde, alors je réitère ma demande auprès de vous et des instances nationales ordinales, d’engager, en fonction de votre budget annuel, une somme conséquente pour une campagne médiatique qui redonnerait un peu de fierté aux professionnels de santé que nous sommes, et dont certains ont oublié un peu vite, que notre métier est avant tout de soigner nos patients chaque jour et non pas de « vendre » des prothèses.

 

Le 22 janvier sera une date importante en terme de mobilisation et il faudra être présent sur tous les fronts, c’est la raison pour laquelle, je vous demande au nom de la FSDL, de nous soutenir et au delà, de prendre le commandement de cette résistance.

 

Confraternellement,

Patrick SOLERA

Président de la FSDL